8 mars : journée de la lutte pour les droits des femmes

8 mars 1977

La journée du 8 mars est aussi l’occasion de mettre en lumière la lutte contre les violences faites aux femmes à travers le monde et également la lutte contre le sexisme.

Les stéréotypes et les représentations collectives qui se traduisent par des mots, des gestes, des comportements ou des actes qui excluent, marginalisent ou infériorisent les femmes, représentent le sexisme ordinaire. Le sexisme s’accroche indubitablement à la notion de genre, en tant qu’élément constitutif de rapports sociaux fondés sur des différences perçues entre les sexes et manière de signifier des rapports de pouvoir. Il s’explique par le fait que, pour reprendre les mots de Bourdieu « les femmes ont en commun d’être séparées des hommes par un coefficient symbolique négatif »[1].

Sexisme

Exemples de sexisme dans le monde : 

  • C’est dans les pays d’Afrique que les filles ont le moins accès à l’éducation,
  • Au Népal, des femmes sont exclues de leur foyer pendant leur cycle menstruel. Cette pratique appelée le Chhaupadi est pourtant interdite par le gouvernement, mais elle résiste dans certains villages reculés,
  • Au Maroc, les filles ne peuvent pas être héritières et il n’y a jamais eu de femme à la tête du pays

Pour tenter de mettre fin à ce sexisme, des organismes comme les Nations Unies tentent de sensibiliser la population à la cause des femmes en définissant clairement les violences faites aux femmes et en mettant des actions en place.

Les nations Unies définissent les violences faites aux femmes comme : « tout acte portant un préjudice physique, sexuel ou psychologique dans la sphère privée comme dans la sphère publique »[2].

Chiffres

Quelques chiffres[3] :

  • 1 femme sur 3 est victime de violences au cours de sa vie (coups, viols, abus) soit 1 milliard de femme à travers le monde.
  • 1 fille mineure est mariée toutes les 2 secondes soit plus de 40 000 par jour.
  • Plus d’un pays sur 2 ne condamne pas le viol conjugal soit 127 pays au total.
  • Près de 5000 femmes sont victimes de crime d’honneur.
  • 1,36 millions de femmes et de filles sont victimes d’exploitation sexuelle dans le monde.
  • Plus de 125 milliard de femmes et de filles vivent avec des séquelles de mutilations génitales.

Combats

Quelques exemples de combats menés par des femmes pour le respect des droits des femmes et l’égalité homme-femme :

  • Début janvier 2018, en Algérie, des étudiantes retirent le voile en signe de protestation à l’oppression patriarcale et religieuse qu’impose le nighab[4].
  • La graffeuse sénégalaise, Dineynaba Sidibé plus connue sous le pseudonyme de Zeinixx qui se sert du street art pour mettre en avant la cause des femmes au Sénégal ; notamment en créant une fresque pour sensibiliser la population féminine au dépistage du cancer du sein[5].
  • Les hastags « Me too » et « Balance ton porc » qui dénoncer le harcèlement sexuel

Engagement

De plus en plus, de femmes s’engagent et militent pour la cause des femmes, de façon à montrer l’exemple aux générations futures comme le démontrent ces quelques exemples :

  • Abia Akram est une jeune femme d’origine pakistanaise. Elle est la 1ère femme en situation de handicap à être coordinatrice des jeunes handicapés du Commonwealth et copréside l’organisation Handicapées Unies de l’Asie Pacifique (Asia Pacific Women with Disabilities United) où elle œuvre pour l’éducation et la formation des femmes en situation de handicap.
  • Rafea Um Gomar est la première femme ingénieure en énergie solaire de Jordanie.[6]

Malgré les avancées, il reste encore énormément de travail en matière d’égalité hommes-femmes.

Le Forum Global Gender a établi un rapport en 2017[7]. Celui-ci démontre que le fossé de la parité s’écarte sur plusieurs domaines comme : la santé, l’éducation, la politique et le travail. Ce rapport précise que certains pays comme la France ou le Canada ont fait d’énorme progrès en matière de parité.

L’Islande reste le pays le plus égalitaire au monde. Si l’on va plus loin dans ce classement, on peut voir que le Rwanda est au 4ème rang.

Tandis que les Etats-Unis chutent à la 49ème place selon l’indice du Global Gender Gap. En queue de classement, on retrouvera le Mali, qui est classé à la 193ème ou bien encore le Tchad qui se positionne à la 141ème place.

A ce jour, au rythme des progrès, le rapport estime qu’il faudra 100 années pour combler l’écart mondial entre les sexes.[8]

[1] http://www.sexismeordinaire.com/qu-est-ce-que-le-sexisme-ordinaire

[2] http://www.endvawnow.org/fr/articles/295-definition-de-la-violence-contre-les-femmes-et-les-filles.html

[3] http://interactive.unwomen.org/multimedia/infographic/violenceagainstwomen/fr/index.html

[4] https://www.ritimo.org/Algerie-quand-des-filles-se-devoilent

[5] http://www.france24.com/fr/20180125-senegal-afrique-street-art-graffiti-graffeuse-zeinixx-affiche-droits-femmes

[6] http://beijing20.unwomen.org/fr/voices-and-profiles/women-of-achievement

[7] http://www3.weforum.org/docs/WEF_GGGR_2017.pdf

[8] http://www.rfi.fr/economie/20171102-parite-mondiale-ecart-homme-femme-creuse