La tragédie du « RANA PLAZA », 5 ans après

Le 24 avril 2013, le bâtiment appelé « Rana Plaza », qui abritait plusieurs ateliers de confection travaillant pour diverses marques internationales de vêtements et employant un total d’environ 5 000 salariés, s’est effondré.
Le jour du drame les ouvriers avaient refusé d’entrée dans le bâtiment suite à la découverte de fissures sur les murs la veille. Menacées de retenue sur salaire et de licenciements, les ouvrières n’ont eu d’autre choix que celui de reprendre leurs postes.
Aux alentours de 9 h, le bâtiment s’effondre avec plus de 3000 salariés à l’intérieur. 1138 personnes ont perdu la vie et plus de 2000 autres ont été blessées dans ce drame. C’est à ce jour le plus grave accident survenu dans l’industrie mondialisée du textile.

Dès les premières minutes qui suivent l’effondrement, les organisations syndicales et de défense des droits humains locales et internationales se sont mobilisées pour que les pouvoirs publics et les multinationales prennent leurs responsabilités sur deux points urgents : l’indemnisation des victimes et la sécurisation des usines de confection du pays.

Les jours suivant le drame et en réaction à l’émotion populaire internationale, marques, distributeurs, fabricants, gouvernements, ont multiplié les promesses qu’un tel drame ne se reproduirait pas. Dans les premiers mois, ces promesses ont semblé être davantage que des déclarations destinées à apaiser des consommateurs choqués.
Pour le respect des droits humains, un nombre de normes et lois au niveau national et international ont été adoptées ou sont en cours d’adoption, pour encadrer les activités et l’impact sur les droits humains et l’environnement.
En France, le Collectif Ethique sur l’étiquette, allié avec plusieurs ONG et syndicats français, promouvait depuis 2012 la nécessité d’imposer aux multinationales une législation qui les rendrait redevables des atteintes sociales et environnementales causées par leur activité. Cette dernière s’est concrétisée le 21 février 2017, avec l’adoption historique de la loi sur le devoir de vigilance, première brèche dans l’impunité des multinationales, qui doit désormais essaimer aux niveaux européen et international.
Cette loi est une première au monde, et marque une avancée historique vers le respect des droits humains et environnementaux par les entreprises multinationales : elle exige des grandes multinationales françaises ou présentes en France qu’elles publient et mettent en œuvre un plan de vigilance, permettant d’identifier et de prévenir les risques d’atteintes aux droits humains, à l’environnement et aux libertés fondamentales que peut causer leur activité, mais également celle de leurs filiales et de leurs sous-traitants et fournisseurs, en France comme à l’étranger.

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